Paroles de lecteurs : « le maïs, culture la moins rentable en lait »
Telle est l'opinion de certains lecteurs de Web-agri, qui invoquent également l'impact du changement climatique, des ravageurs comme les corbeaux et les taupins, etc. D'autres craignent que le maïs ne soit « pas bien haut » cette année car semé tardivement à cause de la météo pluvieuse.
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« Noter la date de floraison aide à planifier celle de récolte du maïs fourrage. Cette année, les maïs sont en avance, les floraisons vont être précoces », expliquait Arvalis sur Web-agri le 11 juillet.
« Folklo de parler de floraison du maïs alors que beaucoup ont été semés début juin », juge steph72. « Quand il va fleurir, il ne sera pas bien haut », estime-t-il. Surtout dans son secteur, où « (...) le maïs n'a reçu que 60 mm de pluie depuis début juin, dont 20 mm en juillet ».
« Pas bien haut quand il va fleurir »
Même chose pour Gaby85, en Vendée, « avec des semis de maïs début juin ». « Dans certaines exploitations, ils sont juste levés et seront ensilés tard. Un problème pour semer les céréales ensuite », fait-il remarquer.
« Les maïs sont beaux cette année... de la route, ironise Tartarin de Tarascon. Une fois dedans : de nombreux manques à cause des corbeaux, du taupin par endroits, du printemps froid et venteux, etc. Comme pour la moisson, on verra ce qu'il y aura dans le silo d'ensilage ! »
« Ni marge ni rentabilité en lait »
De toute façon, selon Bouboule, « avec le maïs ensilage, on ne dégage ni marge ni rentabilité en lait ». « Sinon, nous ne verrions pas autant de cessations laitières et le renouvellement des éleveurs serait assuré », poursuit-il. Avant de lancer à ceux qui en font : « continuez à foncer, le mur, vous allez le prendre en pleine figure ! »
« Le changement climatique et l'inflation, sur les intrants notamment, ne cesseront de vous contraindre alors que le prix du lait, lui,va baisser avec le recul de la consommation, comme en Allemagne », avance ce lecteur.
Massol partage l'avis de @Tartarin de Tarascon et @Bouboule : « 20 ans sans maïs et que du bonheur ! Fini les soucis de corbeau, taupin, manque de pluie, érosion, binage, etc. Avec une hausse sensible de l’EBE et une diminution, sensible également, de la charge de travail. »
« Conditionnés à en faire »
« Il n’y a pas de rentabilité à produire du lait avec du maïs, maintient Bouboule. Je l’ai fait pendant 20 ans donc je sais de quoi je parle. Seule l’autonomie alimentaire est rentable. Donc pas de place pour le maïs ensilage plante entière. »
« Depuis le lycée agricole, les éleveurs sont tellement conditionnés qu'ils pensent la production laitière sans maïs impossible. Je témoigne pour aider à lutter contre cette doctrine qui enrichit les fournisseurs. Et fabrique du chiffre d'affaires, pas de l’EBE et encore moins du revenu… »
« Une sécurité »
Ptitlaitier n'est pas d'accord : « Quand le climat n'est pas de la partie, on peut prendre des tôles parfois pires sans maïs qu'en système classique. » Pourtant fervent défenseur de l'autonomie alimentaire, il a fait « un peu marche arrière car, des fois, les résultats technico-économiques étaient moyens ».
Aujourd'hui, il a « un système hybride », où « l'herbe et les dérobées sont optimisées, et le maïs plante entière conservé par sécurité ». « Les résultats comptables se situent dans la moyenne mais sont réguliers et permettant des prélèvements qui me conviennent », indique ce lecteur, qui conclut : « Pas de règles, chacun s'adapte comme il le peut. »
« Vu le coût des correcteurs azotés »
steph72 cite l'exemple de deux producteurs qu'il connaît : sans maïs, ni cultures de vente, et en monotraite, « l'un, dans le Maine-et-Loire, produit 220 000 l et réalise 80 000 € d'EBE et l'autre, en Bretagne, 190 000 l avec 100 000 € d'EBE ». « Pour de bonnes performances économiques avec du maïs et des cultures de vente, il faut de très bons potentiels et souvent de l'eau », résume-t-il.
pompomme rétorque : « (...) J'achète du correcteur à 500 boules et j'en mets 3,5 kg par VL. Ça ne m'empêche pas d'avoir une ferme qui tourne : 175 000 € d'EBE en 2022 et 2023 avec 66 VL à la traite en moyenne et 35 ha de culture de vente. Faut arrêter de toujours critiquer, chacun travaille comme il l'entend. (...). » Bouboule ne change pas d'opinion pour autant : « Vu le coût des correcteurs azotés, le maïs reste la culture la moins rentable dans une ferme laitière. »
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